Daniel Caesar – “Case Study 01” – analyse d’album
Dans son dernier album “Case Study 01”, Daniel Caesar, chanteur à l’ADN à la fois R&B et soul semble effectuer une réelle étude de son propre cas. Dans ce projet très personnel et introspectif, il pose en paroles ses pensées, ses doutes sur sa nouvelle vie, son succès, les bénéfices et les vices que cela lui apporte. Bien accompagné sur des featurings avec des pointures telles que Brandy ou encore Pharrell Williams entre autres, on note également de nouvelles sonorités, en contraste avec l’aspect acoustique de ses anciennes réalisations.
Daniel Caesar: l’ombre sous la lumière
Entropy : voici le titre sur lequel l’album s’ouvre. Dans cette première chanson, Daniel Caesar nous parle du système et de ses dérives, des pressions que peut amener le fait d’être sous l’oeil du public de façon constante. Ce son nous donne donc un contexte, dans lequel suivront des titres davantage portés sur ses origines (Cyanide), mais, aussi et surtout sur l’intégrité, les vices, sa vie en tant que jeune célébrité ou encore sa spécialité, les relations amoureuses.
Au fil des musiques et de leurs paroles, c’est un Daniel Caesar quelque peu tourmenté et tout en contradiction que l’on découvre, se détachant de son image lisse et douce d’homme romantique que l’on lui connaît.
« Case study 01 » semble être un outil pour D.C afin d’analyser son esprit et ses pensées après avoir acquis sa notoriété. Des termes et métaphores scientifiques forment un fil rouge au niveau des paroles, tout comme les thèmes des relations amoureuses, de la célébrité, des contradictions, de l’intégrité. Daniel Caesar semble s’être quelque peu perdu dans ce nouveau monde après avoir connu un début de vie difficile tant niveau au niveau de l’argent, des études et de l’amour. Le chanteur oscille entre le bonheur d’avoir maintenant une vie facile, et l’impression de perdre son intégrité, de se faire rattraper par son ego.
De contradictions en controverses
De son image de gendre idéal, Daniel Caesar s’en détache en effet dans la réalité. Ayant fait plusieurs apparitions sur les réseaux sociaux et autres interviews dans un état d’ébriété certain, il a notamment fait l’objet de récentes controverses, liées au sujet du racisme.
C’est sur Instagram que le canadien a fait le plus de vagues lors d’un live où il défend son amie l’influenceuse YesJulz, souvent considérée comme “limite” dans ses propos sur les noirs et autres minorités. Des “jokes” pour certains, dont Daniel Caesar qui déclare alors que les noirs aussi sont méchants envers les blancs et qu’il ne veut pas être pris pour quelqu’un qui ne supporte pas l’humour.
“White people have been mean to us in the past, yeah,” – “But what are you going to do about it? … Are we on top of society? We’re not. You can’t win the game by choosing to not accept the winning team’s strategy.”
Des propos mal pris par une grande majorité des personnes concernées. Après des excuses publiques, le chanteur regrette ses paroles mais, ne retire pas pour autant sa pensée. Des actes qui, pour beaucoup seraient à l’origine d’un nouvel album au succès moins fulgurant que prévu.
Evolution d’esprit et évolution technique.
On observe donc un changement dans l’état d’esprit et l’identité du jeune chanteur, qui se ressent dans ses paroles mais, également dans les sonorités des chansons de ce nouvel album.
Sa voix et son âme très soul et romantique restent un point clé de son identité musicale mais, on note également un grand tournant sur des beats plus marqués et des sonorités davantage électriques avec notamment l’usage accentué d’autotune et l’utilisation moins fréquente de sons acoustiques bruts.
Entourés de grands noms comme Brandy, Pharrell Williams, Jacob Collier, Sean Leon ou encore John Mayer, Daniel Caesar ne semble toutefois pas faire l’unanimité avec la sortie de ce nouveau projet.
Après avoir gagné le Grammy pour la meilleure prestation RNB en featuring avec H.E.R, toujours à la croisée des styles R&B et soul, le jeune chanteur apporte une nouvelle dimension à son personnage. Une dimension plus sombre, comme une ombre au tableau qu’il assume tant bien que mal, portée par des sonorités qui peut-être marquent cette évolution.
Son dernier single Who hurt you annonçait déjà une certaine transition dans l’identité du chanteur. Il y parle du passé, de nouvelles addictions – apportées par la notoriété? – des femmes qu’il voit passer, de cette nouvelle vie qui l’a fait évolué mentalement – en mal ?
L’avis d’Elise.
J’ai personnellement beaucoup aimé cet album de Daniel Caesar, bien qu’il m’ait en effet moins marqué que ses premiers projets. Si on l’écoute dans l’ordre, la première moitié de l’album fait davantage son effet, peut être par la surprise des nouvelles sonorités qu’il apporte en comparaison aux titre précédents du jeune chanteur. Porté par deux featurings de pointe avec Brandy et Pharrell Williams, l’album semble néanmoins s’essouffler au fur et à mesure de son écoute. En effet, nombreuses sont les critiques qui reprochent une harmonie un peu trop monotone et sans relief à l’ensemble du projet, avec des titres souvent très similaires à l’oreille.
De façon subjective donc: Daniel Caesar reste pour moi un coup de cœur musical. De façon objective: je reconnaît un tournant dans ses titres et son identités qui n’est pas forcément celui que l’on attendait.
En espérant que la suite de son histoire personnelle évolue de façon positive, de même que son parcours artistique!
Daniel Caesar – « Case study 01 » c’est l’album parfait…
Si vous aimez : H.E.R; Mac Ayres; Brent Faiyaz; Omar Apollo
Si vous voulez : Vous détendre après une bonne séance de sport; Phaser au bord de votre fenêtre en regardant la pluie tomber; Peindre